Agroécologie

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Face aux enjeux climatiques et à l’appauvrissement de la biodiversité, le monde agricole est en pleine mutation. C’est pourquoi l’agroécologie est de plus en plus présentée comme une réponse aux besoins de souveraineté alimentaire, de santé et de préservation de l’environnement et des écosystèmes. Qu’est-ce que l’agroécologie ? Quels sont les principes et pratiques de ce modèle que le label Bio Équitable en France favorise et défend ? Et en quoi l’agroécologie est-elle un moyen de contribuer concrètement à un avenir alimentaire plus sain et résilient ?

Qu’est-ce que l’agroécologie ?

L’agro-écologie c’est « l’écologie appliquée à l’agriculture ». Elle respecte avant tout les équilibres de la nature, contrairement aux pratiques agricoles conventionnelles. En effet, ces dernières visent principalement la productivité par l’utilisation intensive de ressources, souvent d’origine chimique. L’agroécologie regroupe un ensemble de méthodes favorisant la biodiversité et la fertilité des sols.

 

Quels sont ses principes ?

Pour le label Bio Équitable en France, l’agroécologie passe d’abord par l’agriculture biologique. Cette dernière vise à respecter l’environnement, le bien-être animal et la santé des consommateurs. Elle repose donc sur des pratiques agricoles qui excluent l’utilisation de produits chimiques de synthèse et les organismes génétiquement modifiés. L’agroécologie complète alors l’agriculture bio avec des pratiques qui vont au-delà de son cahier des charges européen. Et chaque agriculteur-ice engagé-e avec Bio Équitable en France a une approche différente selon son activité et son territoire. Cependant, l’agroécologie repose sur des principes clés : 

 

1. La diversification des cultures : il s’agit d’intégrer plusieurs types de cultures dans les champs. Cela se fait soit en alternant les plantations (rotation), soit en les associant (polyculture). Cette diversité végétale permet ainsi de limiter l’épuisement des sols et d’attirer différents types d’insectes bénéfiques.

 

2. L’utilisation de l’agroforesterie : cette pratique consiste à intégrer des arbres et des haies dans les champs. Ces végétaux favorisent ainsi la biodiversité. Ils offrent des abris et des lieux de nidification pour les oiseaux et des corridors écologiques pour les petits animaux. Ils sont aussi des ressources alimentaires pour de nombreux insectes pollinisateurs et prédateurs naturels de ravageurs.


3. La préservation de sols vivants : l’agroécologie privilégie les solutions naturelles, comme la couverture des sols ou les engrais organiques. En effet, ces pratiques permettent de nourrir la terre sans la polluer. Cela favorise la vie du sol (micro-organismes, vers, champignons) et les chaînes alimentaires associées. Et par la même occasion, elles améliorent la qualité de l’eau et de l’air.

 

L’agroécologie agit ainsi comme un moteur de biodiversité en recréant des conditions propices au développement d’écosystèmes équilibrés. Non seulement elle protège les espèces locales, mais elle contribue également à la résilience et à la durabilité des systèmes agricoles en s’appuyant sur les interactions naturelles entre les plantes, les animaux et les sols.

Production d'artichauts en agroécologie
Production d'artichauts en agroécologie

Quels sont les bénéfices pour le consommateur ?

Cultivés sans pesticides ni OGM, les aliments issus de l’agroécologie contiennent moins de résidus potentiellement toxiques pour la santé. De plus, en restaurant la santé des sols, l’agroécologie favorise la qualité nutritionnelle et gustative des produits. En effet, les fruits et légumes cultivés sont sélectionnés notamment pour leur adaptation naturelle au climat local et pour leurs qualités organoleptiques. Récoltés à maturité, sans être forcés à grandir artificiellement, ils offrent des saveurs remarquables.

 

Par ailleurs, l’agroécologie est pratiquée par des petits producteurs favorisant les circuits courts et / ou regroupés dans des coopératives locales, comme celles qui sont engagées avec le label Bio Équitable en France. Consommer leurs produits, c’est contribuer directement à leurs revenus et à l’économie locale.

 

C’est aussi soutenir une agriculture durable et respectueuse de la planète, qui participe à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.


Pourquoi l’agroécologie est-elle un pilier du commerce équitable ?

En France, la loi sur le commerce équitable précise que les acteurs du commerce équitable valorisent “des modes de production et d’exploitation respectueux de l’environnement et de la biodiversité”. Le label Bio Équitable en France soutient donc une agroécologie globale qui tient compte des aspects environnementaux, économiques, sociaux et culturels. 

Il engage ses membres producteurs à mettre en place au moins cinq pratiques agroécologiques, telles que l’agroforesterie, la couverture des sols, la préservation des prairies, choix variétaux adaptés, etc. Les paysans du label travaillent main dans la main avec la nature pour produire des aliments de qualité et respectueux du vivant. Entre savoir-faire anciens et innovation, ils raisonnent pour préserver les ressources et limiter leur impact sur la biodiversité et leur territoire.

En parallèle, Bio Équitable en France garantit, par les engagements du commerce équitable, des revenus justes pour les producteur-ice-s qui s’engagent dans ces pratiques agronomiques vertueuses. Grâce à des primes de développement et des engagements à long terme, les exploitant-e-s sont en mesure d’adopter des pratiques plus durables, tout en ayant la sécurité financière nécessaire pour le faire.