L’autonomie des agriculteurs

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Face aux enjeux climatiques, sanitaires et de marché auxquels sont confrontés nos producteurs, il est urgent de construire un autre modèle de commerce. C’est l’ambition de Bio Équitable en France qui œuvre pour un commerce équitable au service d’une agriculture bio paysanne. Cette dernière regroupe un ensemble de méthodes culturales plus résilientes. L’un des fondements du label est de renforcer l’autonomie des agriculteurs en privilégiant leur organisation collective et leur indépendance technique au sein des fermes. Zoom sur ces deux dimensions complémentaires qui constituent des leviers essentiels pour construire un modèle agricole durable, résilient et solidaire.

La force du collectif pour une autonomie accrue

Bio Équitable en France accorde une importance clé à l’autonomie des producteurs. C’est pourquoi le label les accompagne dans la structuration de leur organisation collective. C’est notamment ce qui le distingue des autres labels. Ce modèle garantit aux agriculteurs de retrouver une véritable souveraineté sur leurs activités et de peser davantage dans un environnement économique souvent contraint.

 

  • Une puissance collective dans les négociations

En se regroupant, les agriculteurs acquièrent un poids significatif lors des discussions avec leurs partenaires commerciaux et institutionnels. Ensemble, ils négocient de meilleures conditions économiques, accèdent à des marchés plus rémunérateurs et font entendre leur voix.

 

  • Des stratégies innovantes et partagées

L’organisation collective favorise également l’émergence de projets ambitieux qu’il s’agisse d’investir dans de nouveaux équipements, de développer de nouvelles cultures ou de mutualiser des savoir-faire.

 

  • Un pouvoir aux mains des agriculteurs

Le pouvoir décisionnel des groupements reste entre les mains des agriculteurs eux-mêmes. Ceux-ci développent une vision de leur avenir, une stratégie claire et une gouvernance qui respecte les principes démocratiques. Ce modèle permet aux agriculteurs de déterminer leurs propres choix, en phase avec leurs besoins et leurs aspirations.

L'autonomie des agriculteurs - ©Zoe Richardson
L'autonomie des agriculteurs - ©Zoe Richardson

L’autonomie technique pour des fermes résilientes et durables

L’autre pilier de l’autonomie, tout aussi crucial, réside au sein des fermes elles-mêmes. En bio, ce principe est particulièrement visible, avec des systèmes pensés pour minimiser la dépendance aux intrants externes.

 

  • Le lien au sol : une autonomie alimentaire

En agriculture biologique, le principe du « lien au sol » est fort. Les fermes, notamment d’élevage, produisent une part significative de l’alimentation animale sur place (pâturages, céréales, etc.). Par exemple, Virginie Terrien, productrice de lait bio labellisée Bio Équitable en France, nourrit ses chèvres avec les fourrages qu’elle cultive sur sa ferme.

 

  • La complémentarité élevage-culture

Si les cultures offrent des ressources pour les animaux, les élevages fournissent en échange de la matière organique utilisée pour enrichir les sols. Cette complémentarité élevage/culture incite les fermes bio a être très diversifiées. Cette boucle vertueuse garantit non seulement une meilleure autonomie, mais aussi une plus grande durabilité.t y exprimer son avis.

 

  • Des logiques de partenariat au niveau territorial

Les producteurs qui n’ont pas cette complémentarité sur leur ferme mettent en place des partenariats avec les exploitations voisines. La logique de complémentarité se fait donc à l’échelle territoriale et bénéficie à l’ensemble des acteurs.

 

Bio Équitable en France encourage les agriculteurs à aller encore plus loin dans le principe d’autonomie. Par exemple, l’autoproduction de semences figure parmi le référentiel du label. C’est notamment le cas de Guillaume Millot, producteur de céréales labellisé Bio Équitable en France, qui utilise 90 % de semences autoproduites. Ces initiatives permettent aux agriculteurs de s’affranchir encore davantage des contraintes extérieures, tout en valorisant la biodiversité et les ressources locales.