Dans la nuit du 17 au 18 janvier 2025, le Sénat a adopté un amendement supprimant les crédits de fonctionnement de l’Agence Bio. Jugée “pertinente” par la Ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, cette décision s’inscrit dans une logique gouvernementale de réduction des coûts. Elle permettrait de réaliser 2.9 millions d’euros d’économies sur un budget de 300 milliards ! Un non sens économique et un signe très négatif pour les entreprises et agriculteurs-agricultrices de notre secteur. Bio Équitable en France soutient l’Agence Bio.
Un signal négatif pour la bio et ses acteurs
Cette décision, si elle était adoptée par le Parlement, irait à contre-courant des engagements récents en faveur de la bio. En 2024, au Salon de l’Agriculture, Marc Fesneau, alors Ministre de l’Agriculture, lançait le programme « Ambition Bio 2027″. Ses objectifs envoyaient alors un message d’espoir à l’agriculture française : atteindre 18 % des terres agricoles en bio d’ici 2027 et introduire 20 % de produits bio dans les cantines françaises. Le renouvellement pour cinq ans de l’Agence Bio avait également été acté, confirmant son rôle clé dans ce programme.
De plus, l’amendement est voté alors qu’un programme de promotion de la consommation bio doit être lancé dans les jours prochains dans le cadre du Salon de l’Agriculture 2025. Par ailleurs, le marché bio a repris des couleurs en 2024, relancé par les campagnes de l’Agence. En effet, les magasins spécialisés ont enregistré une nette progression de la fréquentation et de la consommation. Démanteler l’Agence Bio revient donc à fragiliser une filière d’avenir qui contribue à une agriculture durable.
L’Agence Bio, un pilier pour le développement de la filière
Depuis sa création en 2001, l’Agence Bio s’est imposée comme un acteur incontournable pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique en France. Elle remplit plusieurs missions essentielles :
- Communication auprès des consommateurs : Ses campagnes récentes ont permis de relancer la consommation de produits bio.
- Études sectorielles : Elle publie des baromètres de consommation et de production indispensables aux acteurs de la filière pour piloter leur activité.
- Gestion du fonds Avenir Bio : Il a pour objectif de déclencher et soutenir des projets de développement des filières biologiques françaises.
En dix ans, le marché bio est ainsi passé de 5 milliards d’euros à 12 milliards, sous l’impulsion de l’Agence Bio. Le secteur représente aujourd’hui 61 000 fermes, 215 000 emplois et 28 000 entreprises. Il contribue à la fois à l’enrichissement de l’économie, au respect de l’environnement et à la bonne santé des Français-es. Ces chiffres doivent continuer à progresser.
Soutenir la transition agricole
Tout comme le label Bio Équitable en France, l’Agence Bio contribue à la transition agricole dont la France a besoin face aux défis du dérèglement climatique. En effet, l’agriculture biologique offre des solutions concrètes pour une production plus respectueuse de l’environnement et une amélioration durable des revenus des producteurs. 85 % des références du commerce équitable sont certifiées bio, ce qui souligne les synergies entre ces deux approches. D’ailleurs, de nombreux adhérents du label Bio Équitable en France ont bénéficié de l’aide du fonds Avenir Bio pour relocaliser des filières bio. Outre les investissements des PME, ce fonds permet aussi à des groupements de producteurs d’investir dans la transformation et donc de mieux maîtriser leurs marchés.
La suppression de l’Agence Bio menacerait ces avancées et mettrait en péril des milliers d’emplois, de fermes et d’entreprises qui œuvrent pour un avenir plus durable.
L’heure est à la mobilisation pour préserver les outils essentiels à la transition agricole et garantir un avenir où la bio et le commerce équitable continuent d’être des piliers de notre modèle alimentaire. Bio Équitable en France soutient l’Agence Bio !