En Bretagne 84 paysannes et paysans cultivent des fruits et légumes 100% de saison !
Pourquoi avoir rejoint le label Bio Equitable en France ?
« Développer une agriculture innovante et de qualité, défendre le revenu des paysans et paysannes, assurer un prix juste et équitable aux consommateurs… sont autant d’engagements qui font partie de l’ADN de la coopérative, il est tout naturel que nous ayons rejoint le label Bio Equitable en France. »
Quels sont les produits labellisés Bio Equitable en France ?
Choux, artichauts, carottes, tomates… une large gamme de légumes cultivés en plein champ ou sous-abri, et des légumes issus de variétés paysannes comme le brocoli violet du Cap ou l’oignon rosé de Roscoff !
Où trouver ces produits ?
Dans toute la France en magasins spécialisés bio. A la ferme, en paniers et sur les marchés de la région.
Pourquoi c’est bon pour la planète, les paysan-ne-s et ma santé ?
– des légumes de saison, irrigués à l’eau claire, sans aucun traitement et ne générant aucune pollution
– une coopérative fortement engagée pour le développement de son territoire
– pas de serres chauffées, pas de désherbage vapeur, une récupération des eaux de pluie
– un diagnostique Biodiversité mené chaque année sur plusieurs fermes par un prestataire externe pour améliorer les pratiques
Témoignage de Sylvain Morvan, Ferme de Liorzh Maelou, Plourin-lès-Morlaix, Finistère - Groupement BioBreizh
Qui êtes-vous ?
Sylvain, je suis maraîcher, installé depuis fin 2019. C’est une création hors cadre familial, je travaille avec ma compagne, Siswati, qui a le statut de conjoint collaborateur pour le moment mais qui va s’installer avec moi. J’ai une formation d’ingénieur agronome, j’ai été directeur adjoint de la ferme expérimentale de Grignon, puis conseiller clientèle agricole dans une banque du Finistère. Ma dernière expérience m’a notamment permis de bien préparer mon projet d’installation. J’avais de la famille dans l’agriculture mais plutôt dans l’élevage donc je ne connaissais pas trop le monde des légumes. Je me suis formé en rencontrant des agriculteurs, avec de la bibliographie, des vidéos… C’est aussi pour pouvoir intégrer un collectif que j’ai rejoint le groupement BioBreizh.
Que produisez-vous ?
Nous faisons principalement des champignons : shiitakes et depuis cette année également des pleurotes. Nous développons aussi le plein champ sur nos 2 hectares avec de la rhubarbe, des myrtilles et un peu de radis. On a fait notre première vraie récolte de myrtilles cette année mais nous sommes loin du rendement de croisière qui arrivera dans 7 ans environ.
Pourquoi avoir choisi ces cultures ?
Pour les champignons nous avions plusieurs critères : tout d’abord c’était un projet de couple donc nous voulions y travailler tous les deux. Nous voulions aussi trouver une activité pas loin de notre domicile et qui ne nécessite pas trop d’expérience ni trop d’investissement. J’avais pris contact avec Biobreizh avant mon installation, avec un producteur à l’époque, ils manquaient de volume en shiitake ainsi qu’en pleurote. Pour les myrtilles j’avais constaté qu’il y avait très peu d’offre de myrtilles bio françaises alors que le sol et le climat breton convenait à leur culture. Nous avons planté les plants de myrtilles un an avant l’installation.
C’est aussi des produits qu’on aime cuisiner et manger, ça compte ! Enfin, il y avait la question de la surface, c’est assez compliqué de trouver des terres lorsqu’on n’est pas issus d’une famille d’agriculteurs. Au final on a trouvé une maison avec des terres attenantes, on avait à peine 1 hectare au début.
Que faites-vous en ce moment sur la ferme ?
Fin août/début septembre c’est une période assez intense, on a repris les champignons et on a du travail dans les champs : rhubarbe, encore un peu de radis, et des mauvaises herbes à enlever ! En somme notre calendrier de travail s’organise autour de la culture des champignons de mi-août à fin mai, puis celles des myrtilles avec un pic de récolte en juillet.
Quels sont vos projets ?
Nous souhaitons développer le plein champ, nos 2 hectares ne sont pour le moment pas cultivés entièrement et nous avons encore une partie en conversion (les terres achetées étaient en conventionnel). Nous souhaitons développer la myrtille car il y a de la demande, et mettre un peu plus de rhubarbe et de radis. Je réfléchis également à installer des panneaux photovoltaïques pour de l’autoconsommation, surtout pour la chambre froide qui sert pour les champignons.
Quelles sont les mesures agro écologiques que vous prenez sur votre ferme ?
Pour nous ça consiste d’abord à couvrir au maximum les sols, on travaille avec des engrais verts pour ne jamais laisser les sols nus. Cela consiste à générer de la biomasse racinaire en couvrant le sol, ça permet de compenser ou augmenter le stock de matière organique dans le sol et donc d’améliorer sa fertilité. J’aime beaucoup utiliser le blé noir, c’est une plante mellifère et qui couvre bien le sol. En production légumière on peut difficilement se passer de labour mais j’essaie de le limiter à une fois par an.
Il y a aussi la question du plastique, qui est importante en agriculture et j’aimerais le limiter au maximum. Nous avons planté les myrtilles sur une bâche tissée (ndlr : en plastique) mais elle est là pour un moment, au moins une dizaine d’années. Pour la rhubarbe j’avais aussi mis une bâche tissée mais je vais l’enlever et on va passer au binage, quitte à avoir une parcelle un peu plus sale.
Aujourd’hui nous vivons à 4, avec nos 2 enfants, sur ce projet de vie et nous en sommes ravis.
Pouvez-vous me parler de la qualité de vos produits ?
Nos champignons poussent sur des bûches artificielles en sciure de bois, c’est donc la même matière que dans la nature, ce qui fait que nos champignons sont bien fermes et que leur composition nutritionnelle est très proche de ce qu’on pourrait trouver dans son milieu naturel. Que ce soit les shiitakes ou les myrtilles ce sont deux aliments qui sont bons au goût mais aussi très bénéfiques pour la santé (ndlr : les deux aliments sont riches en antioxydants, et le shiitake stimule le système immunitaire).
Qu’est-ce que vous aimez dans votre métier ?
Je voulais m’installer depuis longtemps, aujourd’hui ce que je vis ça confirme ce que je voulais et ce à quoi je m’attendais : la liberté de prendre ses décisions soi-même, de travailler dehors une bonne partie de l’année, de produire des bons produits. C’est toujours valorisant également d’avoir de bons retours sur nos produits. Aujourd’hui nous vivons à 4, avec nos 2 enfants, sur ce projet de vie et nous en sommes ravis.
Depuis le début d’année je suis administrateur BioBreizh et je suis totalement en phase avec notre projet politique. Toutes nos décisions stratégiques découlent de notre objectif principal qui consiste à pouvoir faire vivre dignement les producteurs. Les produits que nous récoltons sont payés à un prix digne, et je sais que si j’étais dans un autre groupement ou une autre filière ce ne serait peut-être pas le cas.