En Vendée et en Poitou-Charentes on retrouve le groupement Volailles Bio de l’Ouest qui rassemble 37 éleveuses et éleveurs de volailles bio. VBO est un des membres fondateurs du label Bio Équitable en France.
Pourquoi avoir rejoint le label Bio Equitable en France ?
« Ca conforte notre démarche construite avec Biocoop depuis 10 ans. Cela nous permet des relations commerciales plus sereines, une mise en production sécurisée, et aussi la reconnaissance d’exigences environnementales sur les fermes. Sérénité, sécurité, mais aussi souveraineté : on décide ensemble, ça donne vraiment du sens à la place de l’éleveur dans la filière. »
Quels sont les produits labellisés Bio Equitable en France ?
« Poulets, dindes, canards, pintades et volailles festives. »
Où trouver ces produits ?
A la ferme, boucheries et restauration collective de la région. Dans toute la France en magasins bio.
Pourquoi c’est bon pour la planète, les paysan-ne-s et ma santé ?
– les aliments des volailles sont 100% bio et 100% origine France
– elles gambadent dehors avec des parcours arborés, dans des élevages à taille humaine
– les volailles sont issues de souches rustiques à croissance lente, ce qui leur confère des vertus nutritives et gustatives
– les éleveurs, transformateurs et distributeurs construisent des engagements réciproques, équitables et transparents
Témoignage de Marc Pousin, EARL Les Taillanderies, Saint-Pierre-des-Échaubrognes, Deux-Sèvres. Président de Volailles Bio de l’Ouest.
Qui êtes-vous ?
Je m’appelle Marc Pousin, j’ai 60 ans et je suis éleveur dans le nord des Deux-Sèvres. Je suis aussi Président de la coopérative Volailles Bio de l’Ouest qui regroupe 37 éleveuses et éleveurs de volailles bio, principalement en Vendée et Poitou-Charentes.
Que produisez-vous sur la ferme ?
J’élève des dindes festives de noël, et des poulets et canards de façon alterné. En plus des volailles j’ai 60 vaches de race Maraîchine (ndlr : race endémique du territoire) et 60 brebis. Je produis également des céréales et des légumineuses : une partie pour l’alimentation humaine, le reste pour l’alimentation de mes animaux. Sur mes 94 hectares, un tiers est réservé pour les céréales, un tiers est en prairie temporaire (ndlr : entre dans la rotation de cultures), et un tiers en prairie permanente (zone bocagère non cultivée).
Aujourd’hui j’ai 1500 dindes et 6500 poulets. Ils sont dans des bâtiments mobiles, cela permet que les volailles aient toujours un parcours où l’herbe a repoussé. On travaille avec l’association Bocage Pays Branché pour améliorer les parcours arborés pour nos volailles. Nous faisons un gros travail sur les parcours en replantant des haies, cela fait entre autre partie de nos 5 critères agro-écologiques qu’on respecte dans le cadre du cahier des charges de Bio Équitable en France.
Que mangent vos volailles ?
Je produis une partie de leur alimentation, le reste est acheté en France, et en grande majorité dans la région, en Pays de la Loire ou Nouvelle-Aquitaine. Au sein de notre groupement nous sommes quelques-uns à produire l’alimentation de nos bêtes, sinon les aliments sont 100% bio et 100% français, nous avons un contrat avec l’aliment Mercier, le soja vient du sud-ouest de la France.
Combien de temps élevez-vous les volailles ?
Les dindes festives restent 6 mois. Pour les poulets c’est un minimum de 84 jours, soit une demi-semaine de plus que le label bio européen.
Combien de personnes travaillent avec vous ?
Sur la ferme j’ai un salarié qui travaille à plein temps avec moi, et mon épouse à 1/5ème. Il m’arrive de prendre un apprenti ou un stagiaire.
Quels sont vos projets ?
Je pars bientôt à la retraite ! Je vais transmettre ma ferme à ma fille et son compagnon. Elle est actuellement en train de se former, lui est déjà formé. On se donne 2 ans pour réfléchir au projet. Elle a déjà commencé à travailler avec moi sur l’agroforesterie et sur les parcours arborés.
Que faites-vous en ce moment sur la ferme ?
Je fauche, j’espère terminer les moissons dans la semaine. Je fais aussi une 2ème coupe de foin, ça va être mon challenge à relever avant la période de pluie : finir les foins et terminer les moissons. Ensuite il faudra stocker les céréales pour l’alimentation des volailles. C’est un enjeu de récolter dans des bonnes conditions pour pouvoir stocker ensuite.
Pouvez-vous me parler de la qualité de vos produits, pour les consommateurs, mais aussi pour vous et l’environnement ?
Le cahier des charges de la bio est déjà globalement satisfaisant, avec le commerce équitable, on accentue la transparence sur l’alimentation des animaux. Les céréales sont françaises et locales autant que faire se peut : priorité à l’alimentation régionale, 100% française, pas d’importation. On est une bio transparente et cohérente. On veut sensibiliser sur le côté synergies, ferme en polyculture-élevage, on n’est pas hyper spécialisés, on a des paysages bocagers… Les céréales sont valorisées par les volailles ; les prairies naturelles, notamment le bocage, par les bovins-ovins.
Pour moi le commerce équitable ça permet de nous faire reconnaitre comme mieux-disants et de fédérer les parties-prenantes. On a trop souvent pris l’éleveur pour un exécutant. Le commerce équitable est un bel aboutissement, il faut le faire reconnaitre à tous les adhérents.
Quels sont les avantages à être en groupement ?
La dynamique de la coopérative nous fait progresser au sein du Conseil d’Administration et on essaie de le transmettre à tous nos adhérents car on est un groupement de petite taille. Nous avons un travail de communication à faire pour transmettre les enjeux du commerce équitable et faire passer l’idée que si je fais des efforts, je vais être récompensé. Pour moi le commerce équitable ça permet de nous faire reconnaitre comme mieux-disants et de fédérer les parties-prenantes. On a trop souvent pris l’éleveur pour un exécutant. Le commerce équitable est un bel aboutissement, il faut le faire reconnaitre à tous les adhérents.