Dans l’est de la France, basée en Lorraine, la coopérative PROBIOLOR regroupe 280 paysannes et paysans.
Que produisez-vous ?
« Blé, orge avoine, épeautre, seigle, …, une grande variété de céréales, légumineuses et oléo-protéagineux, destinés à l’alimentation humaine et animale, mais aussi des œufs. »
Pourquoi avoir rejoint le label ?
« Pour valoriser notre vision exigeante de la Bio : une Bio équitable et solidaire pour l’ensemble des acteurs de la filière »
Pourquoi c’est bon pour la planète et pour les paysannes et paysans ?
– Valorisation des productions au maximum au niveau local
– Prix fixés en rapport avec le coût réel des productions
Témoignage d'Arnaud Legrand, Ferme des Oxalides, Forcelles-Saint-Gorgon, Meurthe-et-Moselle - Groupement Probiolor
Qui êtes-vous ?
Arnaud, j’ai 39 ans et je suis installé avec ma belle-sœur depuis janvier 2018. Auparavant j’étais formateur en productions végétales dans un centre de formation agricole, et ma belle-sœur était monitrice d’équitation. Nous avons repris une exploitation hors cadre familial, où il y avait des champs de céréales en conventionnel et des chevaux. Il y a une centaine d’hectares : 40 de cultures, le reste en prairies permanentes pour les chevaux. Nous avons environ 70 chevaux, en élevage et en pension. Nous avons converti l’ensemble des surfaces en bio dès la reprise.
Que produisez-vous sur la ferme ?
Pendant la période de conversion nous faisions du triticale, du blé, du tournesol et des pois protéagineux pour l’alimentation animale, c’est ce que nous pouvions valoriser. Cette année nous avons fait notre première récolte entièrement en bio. Nous avons de l’avoine, du blé, du seigle, du petit épeautre, des lentilles blondes et du tournesol. Nous vendons nos productions via la coopérative Probiolor, et une partie sert à fabriquer du muesli que nous vendons en vente directe via des magasins de producteur, un drive fermier et le réseau Fermes Vertes. Nous fabriquons nous même notre muesli avec une autre ferme.
Que faites-vous en ce moment sur la ferme ?
Cette année c’était assez compliqué à cause de la météo, nous avons récolté les foins jusqu’au 15 août avec plus d’un mois de retard. Nous avons tout de même eu un rendement correct. A la fin du mois nous allons récolter nos 5 hectares de tournesol, nous sommes en retard par rapport aux années précédentes à cause de la pluie. Nous préparons aussi les semis, que nous commençons à partir de mi-octobre. En bio nous semons environ un mois plus tard pour essayer d’éviter au maximum les adventices (ndlr : mauvaises herbes), car malheureusement le désherbage mécanique n’est pas toujours efficace donc on préfère avoir une stratégie d’évitement.
De juillet à septembre c’est notre grosse période aux champs, le reste de l’année c’est principalement les chevaux, ça occupe déjà pas mal de temps ! Ma belle-sœur est passionnée d’équitation mais depuis que nous sommes installés elle a du mal à trouver du temps pour monter.
Comment avez-vous rejoint Probiolor ?
Nous avons rejoint Probiolor en 2019 car nous adhérions à leurs valeurs et leur façon de voir les choses. Faire partie de Probiolor ça nous permet de commercialiser tous ensemble nos produits et de les valoriser au mieux. Grâce à une coopérative comme Probiolor nous avons une stabilité de prix et de débouchés. Et puis c’est un collectif, nous mutualisons nos connaissances et nos techniques, nous ne sommes pas tout seul à nous poser des questions, que ce soit sur l’agronomie ou le travail du sol, on est accompagnés. Je suis administrateur de Probiolor depuis 2019.
Quels sont vos projets ?
Cette année on a fait un test en semant des lentilles blondes, elles étaient belles mais vu que nous avons au beaucoup de pluie le résultat n’était malheureusement pas à la hauteur de nos espérances. Nous allons tout de même continuer car il y a de la demande. Nous voulons également développer la partie muesli. Actuellement nous transformons dans un lycée agricole mais on voudrait construire une unité de transformation sur notre exploitation, l’investissement serait partagé avec la ferme avec qui nous le faisons. Le muesli ça nous apporte un complément de revenu, c’est quelque chose qui se stocke facilement et qui se vend plutôt bien, nous avons des clients fidèles car nous ne sommes pas beaucoup à en faire en Lorraine.
c’est un collectif, nous mutualisons nos connaissances et nos techniques, nous ne sommes pas tout seul à nous poser des questions, que ce soit sur l’agronomie ou le travail du sol, on est accompagnés.
Côté agro écologie, que faites-vous ?
Nous avons déjà pas mal de haies autour de nos prairies mais nous en replantons. On sème également des couverts végétaux et on fait des rotations de cultures assez longues avec des prairies temporaires.
Qu’est-ce que vous aimez dans votre métier ?
Ce qui me plait principalement par rapport à mon ancienne vie de salarié c’est d’être mon propre patron, et d’être à l’extérieur. On peut mener les projets que l’on veut et de la manière que l’on veut c’est-à-dire avec toutes nos convictions et notre manière de faire. Aussi bien du coté de la production de céréales et de muesli que pour la partie chevaux.